Les autorités chinoises évitent les questions autour de la catastrophe ferroviaire

La colère toujours ce mercredi matin en Chine à la suite de la collision de deux trains à grande vitesse le samedi 23 juillet 2011. Le bilan officiel est pour l’instant de 39 morts et les autorités continuent de délivrer les informations au compte-gouttes. Ce matin la conférence de presse n’a pas eu lieu. Après la colère des internautes et des familles des victimes, c’est autour des journalistes chinois de critiquer la gestion des autorités.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les réponses ont été encore plus limitées que les questions ce matin à ce qui devait être un point de presse à Wenzhou, la ville la plus proche du lieu de la catastrophe. « On ne sait pas », « on ne peut pas vous répondre », très vite un document circule dans la salle. Les journalistes sont invités à sortir.

« La conférence de presse est devenue une conférence de distribution de papier », autrement dit de la parole officielle, se plaint un confrère du quotidien Qing Nian Shi Bao. Même constat dans le Whenzhou Du Shi Bao, le journal local, qui publie uniquement le document en question, à savoir un petit paragraphe concernant les indemnisations annoncées la veille. La réévaluation des compensations à hauteur de 500 000 yuans, près de 53 000 euros par victime, n’a fait d’ailleurs que nourrir la colère des proches -seule une famille aurait pour l’instant accepté l’indemnisation.

L’arrivée des enquêteurs du Parquet populaire suprême, qui viennent renforcer l’équipe d’experts envoyés par le Conseil d’Etat, ne devrait là encore rien arranger. L’opinion restant sous le choc du démantèlement et de l’ensevelissement par les pelleteuses des wagons accidentés au lendemain de l’accident. Doutes encore concernant le nombre des victimes.

Une deuxième liste de sept personnes a été fournie ce matin suite aux 28 noms annoncés hier. Les journalistes semblent ainsi ne plus vouloir se contenter de la version donnée par les autorités, et ce malgré les consignes de la propagande. « La façon dont les administrateurs de chemin de fer du pays ont géré les conséquences n'a rien fait pour rassurer le public », déclarait ce matin la très officielles agence Chine Nouvelle.

Partager :