Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les réponses ont été encore plus limitées que les questions ce matin à ce qui devait être un point de presse à Wenzhou, la ville la plus proche du lieu de la catastrophe. « On ne sait pas », « on ne peut pas vous répondre », très vite un document circule dans la salle. Les journalistes sont invités à sortir.
« La conférence de presse est devenue une conférence de distribution de papier », autrement dit de la parole officielle, se plaint un confrère du quotidien Qing Nian Shi Bao. Même constat dans le Whenzhou Du Shi Bao, le journal local, qui publie uniquement le document en question, à savoir un petit paragraphe concernant les indemnisations annoncées la veille. La réévaluation des compensations à hauteur de 500 000 yuans, près de 53 000 euros par victime, n’a fait d’ailleurs que nourrir la colère des proches -seule une famille aurait pour l’instant accepté l’indemnisation.
L’arrivée des enquêteurs du Parquet populaire suprême, qui viennent renforcer l’équipe d’experts envoyés par le Conseil d’Etat, ne devrait là encore rien arranger. L’opinion restant sous le choc du démantèlement et de l’ensevelissement par les pelleteuses des wagons accidentés au lendemain de l’accident. Doutes encore concernant le nombre des victimes.
Une deuxième liste de sept personnes a été fournie ce matin suite aux 28 noms annoncés hier. Les journalistes semblent ainsi ne plus vouloir se contenter de la version donnée par les autorités, et ce malgré les consignes de la propagande. « La façon dont les administrateurs de chemin de fer du pays ont géré les conséquences n'a rien fait pour rassurer le public », déclarait ce matin la très officielles agence Chine Nouvelle.