En Chine, doutes et colère après la catastrophe ferroviaire 25 juillet

En Chine, la colère et les interrogations enflamment le web chinois suite à la collision entre deux trains rapides samedi dans l’est du pays. L’accident a fait au moins 39 morts et près de 200 blessés. Dès ce lundi matin, la ligne ou s’est produit l’accident a repris du service. Trois responsables des chemins de fers ont été limogés et le gouvernement a promis une « révision urgente » de l’ensemble des systèmes de sécurité. Mais des questions restent en suspend.

La communication est verrouillée par les autorités, ce qui n’empêche pas les internautes de s’interroger. La conférence de presse et les excuses formulées par le porte-parole du ministère des Chemins de fer dimanche soir n’ont fait que jeter de l’huile sur la toile. Flambée de weibos - les microblogs chinois- et pluie de questions.

Pourquoi après l’interruption des secours, une survivante âgée de deux ans a-t-elle été retrouvée dans l’un des wagons accidenté ? Comment expliquer que le signal d’alerte n’ait pas fonctionné et bloqué la circulation sur la ligne suite à l’arrêt du premier train sur la voie ? Pourquoi encore, la liste des passagers n’a toujours pas été publiée alors que depuis le 1er juin dernier, les billets des trains de catégorie D -les trains rapides en Chine- sont nominatifs et donc soumis à la présentation d’une carte d’identité ?

La destitution de trois responsables dont le chef du bureau des chemins de fer de Shanghai n’a pas suffit à contenir la colère et les interrogations. Certains ayant relevé que son successeur, An Lu Sheng, avait été montré du doigt et mis à l’écart sur un poste en province, suite à la catastrophe ferroviaire de Qingdao en 2008 qui avait fait 72 morts et 416 blessés.

Wagons démontés par les pelleteuses

En fait, ce qui choc le plus le web chinois, ce sont ces images montrant ces wagons démontés puis ensevelis par les pelleteuses suite à l’accident. Pourquoi ne pas laisser les enquêteurs les examiner ? Les officiels ont répondu que les trains contiennent des technologies nationales qui ne doivent pas tomber dans de mauvaises mains affirment le site d’analyse des médias China Digital Times.

Certains internautes critiquent le manque d’informations sur l’accident, d’autre doutent de la fiabilité de l’ensemble du réseau à grand vitesse. « Ce dont une grande nation a besoin est de force, pas uniquement d’une façade brillante (…) Ma grande patrie, qu’est-ce qu’il t’arrive ? », se demande un utilisateur de Sina Weibo dont les propos sont rapportés par Aujourd’hui la Chine. Signe du mécontentement, sur le web chinois ce lundi les termes « tie dao bu » pour « ministère des Chemins de fers » ont été modifiés sur certains forums. Le caractère « dao » (« chemin ») ayant été remplacé par un homonyme, un autre « dao » qui signifie « volé ».

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