Avec notre envoyé spécial à Dandong, Stéphane Lagarde
L’hôtesse radio du Pékin-Pyongyang s’excuse pour le retard de près d’une heure en gare de Dandong ce matin. « Ca y est ! Kim est passé, lance un chauffeur de taxi, toute la circulation a été bloquée pendant près de deux heures. C’est pour ça qu’ils vous ont fait attendre sur le parcours, il fallait éviter qu’il y ait trop de monde à son arrivée... »
Jusqu’au bout, ce « Kim Jong-il Tour 2011 » s’est donc déroulé à la manière d’une pop star : train blindé, limousine aux vitres fumées et cortège de sécurité à chacune des étapes. Tout cela évidemment à guichets fermés. « Kim Jong-il a effectué une visite non officielle en Chine du 20 au 26 mai à l’invitation du secrétaire du Comité central du Parti communiste chinois, explique sobrement la première dépêche de l’agence Chine Nouvelle sur le sujet. Sa tournée l’a conduit dans les provinces du Heilongjiang, du Jilin, du Jiangsu ainsi qu’à Pékin ».
Cette semaine incognito a-t-elle permis des avancées ? Selon Chine Nouvelle, le leader nord-coréen aurait affirmé que la République populaire de Corée se concentrait dorénavant sur son développement économique. « Peut-être bien, poursuit notre chauffeur de taxi. Mais dans ce cas, pourquoi viennent-ils d’annuler l’inauguration de la zone économique spéciale, prévue ce week-end, sur une île à la frontière entre les deux pays ? »