Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Quinze petites minutes de tête-à-tête autour d’une table, cela faisait exactement 43 jours que Lu Qing n’avait pas vu son mari. Une rencontre très courte, dans un lieu qui n’était ni un centre de détention, ni un hôpital. « Ils n’ont pas été autorisé à beaucoup se parler » raconte la sœur de l’artiste à l’agence Associated Press.
Il est interdit d’évoquer les raisons et la durée de la détention, pas question non plus pour Ai Weiwei de donner son opinion. Les sujets sont limités à la famille, la santé… « 43e jours : nous avons des nouvelles du gros monsieur, poursuit son avocat dans un message envoyé ce lundi à 17h29, heure de Pékin sur Twitter : (Il) est en bonne santé, sa pression sanguine est prise régulièrement, il se nourrit correctement, il prend ses médicaments et porte ses propres vêtements, il n’a pas de menottes et il a gardé sa barbe. »
De quoi rassurer en partie la famille, après plus d’un mois et deux semaines sans nouvelle. On ne sait toujours pas en revanche où l’artiste se trouve précisément… très probablement dans un hôtel de police et en tous cas en résidence surveillée. Une technique classique employée pour faire disparaître les opposants au régime. Dans la loi chinoise, la notification de détention est adressée à la résidence, même provisoire, du suspect et non à la famille.