Depuis le sacrifice du jeune moine, le 16 mars dernier, la direction chinoise fait tout ce qu'elle peut pour minimiser l'importance du mouvement de colère qui s'est emparé de la communauté tibétaine du Sichuan. Des affrontements opposant des habitants de la localité de Kirti avec les forces de l'ordre ont notamment éclaté sur le site d'un monastère qui abrite plusieurs milliers de moines.
Officiellement, il ne s'est rien passé et il ne se passe rien. Pourtant, les documents qui circulent sur internet montrent clairement des soldats en armes, un monastère assiégé, des moines qui protestent, des mouvements de foules. Tse Rang Lhamu, du bureau des Affaires chinoises auprès du gouvernement tibétain en exil, rapporte à RFI les informations dont elle a eu connaissance :
« Actuellement, le monastère est toujours sous haute surveillance. Outre la porte de devant qui est ouverte mais sévèrement gardée, les trois autres portes du monastère sont condamnées. D’un côté, il y a les soldats, en haut d’une tour, au milieu du monastère, qui surveillent jour et nuit. D’un autre côté, il y a les vieux Tibétains aux alentours qui, eux aussi, surveillent jour et nuit, de peur que les 2 500 moines ne soient embarqués ».
C'est donc un nouvel épisode de la recrudescence de la tension aux confins du plateau tibétain qui rappelle à Pékin que l'affaire n'est pas réglée, qu'elle viendra encore régulièrement se rappeler à son souvenir et que (depuis l'invasion, il y a 60 ans) il y aura toujours un fantôme tibétain qui guettera aux marches de l'Empire.
Sur la révolte des moines tibétains en 2007 et 2008 et 2009 :
Regain de tension au Sichuan: http://www.rfi.fr/actufr/articles/110/article_78811.asp
Répression de moines au Tibet: http://www.rfi.fr/actufr/articles/094/article_58068.asp
Le Tibet toujours coupé du monde: http://www.rfi.fr/actufr/articles/100/article_64910.asp