Avec notre correspondant à Bishkek, Camille Magnard
C'est bien le Parti nationaliste et proche de l'ancien président Kourmanbek Bakiev, qui arrive en tête : 90% des bulletins ont été comptabilisés et les résultats confirment la tendance de la nuit. Le Parti nationaliste devance le Parti social-démocrate de la présidente Rosa Otumbaeva, et les autres formations dites démocrates qui forment le gouvernement intérimaire.
C'est donc un camouflet pour l'équipe qui avait pris la suite du président autoritaire chassé du pouvoir début avril. Ce résultat confirme la faiblesse de ces partis et de leurs leaders, discrédités par leur incapacité à contrôler la situation notamment lors des violences ethniques de juin dans le sud du Kirghizstan. Le Sud, c'est d'ailleurs le bastion du clan Bakiev et d'Ata-Jurt, et c'est dans cette région qu'on a le plus voté dimanche.
Dans le reste du pays, à peine plus d'un électeur sur deux a participé au scrutin. Les résultats d'ailleurs sont assez inquiétants pour la suite : aucun parti qui entrera au Parlement ne représente en réalité plus de 10% des électeurs. Le Parlement sera très fragmenté, et cela n'augure rien de très bon pour un Kirghizstan éreinté par la crise, et qui se raccrochait à cette élection pour en finir avec l'instabilité politique.