Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Tapis rouge, gardes d’honneur du Palais du Peuple et orchestre militaire, Than Shwe a eu droit à tout le protocole réservé aux chefs d’Etat étrangers. Le leader birman peut sourire sur la photo. Lui, qui venait chercher les encouragements de son principal allié est servi. « La Chine soutient les progrès démocratiques en Birmanie » a répété le président Hu Jintao, à l’initiative de cette rencontre.
« Pékin soutient le scrutin birman et vous ne trouverez personne ici pour vous dire le contraire. Le sujet est polémique, mais d’un point de vue chinois, nous préférons un pouvoir fort en Birmanie pour maintenir la stabilité régionale » nous a ainsi confié le professeur Hu au téléphone, spécialiste du département Asie-Pacifique de l’université de Zhong Shan (Canton). Crainte d’une instabilité liée à la présence de groupes armés à la frontière sino-birmane, crainte surtout d’un changement qui viennent perturber des relations économiques au beau fixe.
Les usines et les villes du yuan ont besoin du gaz et du brut birman. Les exportations chinoises se sont envolées depuis juin dernier, à tel point que la Birmanie règlera désormais directement ses factures en yuans, suite à un accord avec la première banque chinoise ICBC.