Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Les sinistrés n’ont plus aucune confiance dans les autorités. Ils n’ont toujours pas pardonné à leur président de ne pas avoir écourté ses visites à l’étranger lors des pluies torrentielles qui ont affecté 20 millions de personnes. Mais surtout dans les zones touchées par les inondations, on se plaint de ne pas voir de représentant du gouvernement, et de recevoir très peu d’aide.
La colère est à la mesure du dénuement et de la misère. L’aide internationale tardant à
venir, les autorités ont des moyens limités. Et c’est bien ce que leur reprochent les sinistrés qui se sentent abandonnés.
Cette catastrophe naturelle fragilise encore plus le gouvernement civil. Et cette crise pose la question de l’avenir de la démocratie au Pakistan si la population commence à désespérer de sa classe politique. L’armée en revanche, est quant à elle très présente sur le terrain.
On se souvient qu’en 2005, lors du grand tremblement de terre qui avait fait près de 80 000 morts, l’institution militaire était sortie grandie de la crise. Il est possible que comme en 2005, l’armée sorte renforcée de cette nouvelle catastrophe à mesure que le gouvernement civil s’affaiblit.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui revient du Pakistan où il a visité les zones sinistrées par les inondations évoquera cette grave crise humanitaire le 19 août, devant les représentants des 192 pays membres de l'Assemblée générale.