Avec notre envoyé spécial à la frontière ouzbèke, Régis Genté
A Och, dans le sud du pays, les militaires sont très présents. Le gouvernement provisoire a lancé un ultimatum pour demander aux Ouzbeks de lever leurs barricades. Et ce samedi matin, le maire d’Och a tenu une conférence de presse promettant qu’il utiliserait la force dès demain contre les Ouzbeks s’ils ne respectaient pas l’ultimatum.
La situation a changé un peu à la mi-journée puisqu’on voit maintenant des Ouzbeks qui s’étaient réfugiés en Ouzbékistan et qui reviennent dans leur ville d’Och dans le sud kirghize. Ce n’est pas un flot énorme mais tout de même, en l’espace d’une heure par exemple, j’en ai vu 150 revenir. Ils disent que la situation n’est pas encore stable. Ils ont peur mais souvent leur mari, leur père, leurs enfants (les garçons en tout cas) sont restés en ville. Et ils décident donc de revenir malgré des conditions de sécurité qui sont évidemment encore très loin d’être satisfaisantes.
Cela dit, le gouvernement provisoire de son côté veut absolument organiser son référendum, et c’est presque une question de survie chez lui, le 27 juin. Donc il essaie de normaliser ou de faire croire à une normalisation de la situation en ville. Ils demandent aux mahallas -aux quartiers ouzbeks- de lever les barricades et de bien restaurer une sorte de normalisation pour qu’on puisse avoir une ville où l’on puisse circuler partout.
Il semble qu’il y ait un accord avec les forces de l’ordre, les militaires venus de Bichkek notamment, et donc les communautés ouzbèkes pour les protéger. Mais tout cela reste très précaire et la confiance n’est certainement pas revenue côté ouzbek où l’on ne cesse encore de nous rappeler l’ampleur des massacres qui ont eu lieu ces derniers jours.