Bolivie: vers un «non» à un quatrième mandat pour Evo Morales?

Confusion en Bolivie. Plus de 6,5 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer ce dimanche sur une modification de la Constitution. Et d’après les premiers résultats partiels publiés par les médias, le « non » pourrait l’emporter. Mais, de son côté, Le pouvoir en place a appelé à attendre les résultats officiels. Le référendum proposait de modifier la Constitution pour permettre ou non, au président Evo Morales de postuler pour un quatrième mandat en 2019. Ces derniers mois, le pays s’était polarisé en pro et anti-« Evo ». Pour ses partisans, le leader indigène est un héros du peuple, mais pour ses détracteurs, c’est un dictateur en puissance qui cherche à tout prix à s’accrocher au pouvoir.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Autour de 52%. Ce serait le score provisoire du « non » au niveau national, selon les premiers résultats officiels et les sondages à la sortie des urnes. « Les Boliviens ont dit non au projet d’un Etat autoritaire », a rapidement réagi Samuel Doria Medina, principal opposant au gouvernement. Mais ces résultats sont encore partiels et les résultats définitifs du référendum constitutionnel devraient être connus d’ici deux ou trois jours.

Prudence concernant les résultats

Le pouvoir bolivien a d'ailleurs appelé à attendre les résultats officiels. Le vice-président a en effet jugé prématurée l'annonce par plusieurs médias de la victoire du « non ». « Il est hautement probable que ces chiffres se modifient de manière radicale », a affirmé Alvaro Garcia Linera au cours d'une conférence de presse. D’après lui, le vote des secteurs populaires et des campagnes, pas encore comptabilisé, fera, au bout du compte pencher la balance en faveur du « oui ».

Mais, si les chiffres se confirment, cela signifie que Evo Morales et son vice-président, Alvaro Garcia Linera, ne pourront pas se représenter fin 2019 pour briguer un quatrième mandat à la tête de la Bolivie.

Scandales de corruption

Elu pour la première fois en 2005, le leader socialiste avait conservé une grande popularité, mais son image a été écornée ces dernières semaines après la révélation de plusieurs scandales de corruption qui éclaboussent le pouvoir en place.

Ce serait donc une victoire historique pour l’opposition, habituée à enchaîner les défaites électorales face au président depuis dix ans à chaque scrutin national majeur.

Evo Morales avait assuré avant le scrutin qu’il respecterait le résultat des urnes quel qu’il soit.

→ A (RE)ECOUTER : Bolivie: portrait d’Evo Morales

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