Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
En dix années au pouvoir, Evo Morales a remporté trois élections présidentielles et un référendum révocatoire, avec des scores oscillant entre 54 et 67%.
Mais le vote de ce dimanche s'annonce beaucoup plus serré. Certains sondages ont donné ces derniers jours le « oui » et le « non » au coude-à-coude autour de 40%, et d'autres ont même affirmé que le « non » avait pris un léger avantage sur le final.
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D'après ces enquêtes, le taux d'indécis reste très élevé, autour de 15%. Si le « non » l'emporte, ce serait en tout cas une victoire historique pour l'opposition bolivienne, habituée à enchaîner les défaites électorales depuis dix ans lors de chaque scrutin national majeur.
Opposition divisée
La campagne pour le « non » a d'ailleurs été compliquée, avec une opposition extrêmement divisée, qui va des anciens alliés de gauche de Morales à la vieille droite radicale, en passant par un centre-droit libéral. Une opposition qui de plus, manque cruellement de leader charismatique.
Le camp du « non » a donc choisi de donner l'image d'une campagne citoyenne, très active sur les réseaux sociaux, et a insisté fortement sur plusieurs scandales de corruption et de trafic d'influence révélés ces dernières semaines et qui éclaboussent le pouvoir en place et le président Morales. Une campagne endeuillée lors de violences à El Alto, il y a quelques jours.
Prospérité et égalité
Si le « oui » l'emporte, en revanche, Evo Morales pourrait rester potentiellement au pouvoir jusqu’en 2025. Pour convaincre les électeurs, l’ancien syndicaliste paysan a insisté durant la campagne sur les points forts de son bilan : la réussite économique et les mesures en faveur des secteurs les plus défavorisés. Morales a également promis de rendre le pays plus prospère et moins inégalitaire dans les années à venir et a enfin assuré qu’il était le seul à pouvoir empêcher un retour de la droite aux affaires en 2019.