La fusillade de San Bernardino est maintenant considérée comme un acte de terrorisme. « C'est désormais une enquête fédérale sur un attentat terroriste, dirigée par le FBI » a annoncé James Comey, le patron du FBI, vendredi, deux jours après la tuerie qui a fait 14 morts. La déclaration est importante, estime notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio, car les forces de police n’enquêtent plus sur un acte de violence commis au hasard, mais sur une tuerie motivée politiquement. « Notre enquête, à ce stade, montre une radicalisation des tueurs, et une éventuelle inspiration de leurs actes par une organisation terroriste à l'étranger » ajoute James Comey.
Un peu plus tôt, des sources proches de l'enquête citées par la chaîne de télévision CNN indiquaient que l'assaillante avait prêté allégeance sur Facebook durant l'attaque au chef autoproclamé de l'organisation jihadiste Etat islamique. Sans préciser comment les autorités sont remontées jusqu'à la publication, ces mêmes sources expliquaient que Tashfeen Malik avait publié sur le réseau social un texte pour faire allégeance à Abou Bakr al-Bagdadi avec un compte qui n'était pas à son nom.
Les enquêteurs américains avaient affirmé chercher, dans la vie de son mari Syed Farook, un Américain d'origine pakistanaise, ce qui avait pu le conduire à perpétrer le massacre de San Bernardino.
Un véritable arsenal de guerre, et notamment douze engins explosifs, a été retrouvé au domicile du couple. Une bombe artisanale, pouvant être déclenchée à distance, a également été découverte sur les lieux de l'attaque.
Un acte dirigé par le groupe EI ?
La presse américaine a par ailleurs révélé jeudi soir que le FBI avait retrouvé des correspondances, des e-mails, qui attesteraient de contacts entre Syed Farook et des personnes impliquées dans des réseaux terroristes.
Syed Farook pourrait avoir développé, selon ces éléments, des contacts avec cinq personnes sur lesquelles la police fédérale avait enquêté. L'une d'elles serait liée aux shebabs somaliens, une autre au Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda.
Dans les colonnes du New York Times, les responsables fédéraux indiquent que rien n'indique toutefois que Tashfeen Malik et son mari aient été « dirigés » par le groupe EI pour commettre le massacre : « A ce stade, nous pensons qu'ils sont plus auto-radicalisés et inspirés par le groupe que vraiment commandés pour commettre la fusillade ».
La pire angoisse pour les Etats-Unis
« Nous n'avions aucune trace de ces tueurs dans nos dossiers... Et il n'y a pas eu de contact entre ces tueurs et des gens sur lesquels nous enquêtons, rien en tout cas qui ait attiré notre attention. Nous regardons de très près ces contacts mais je vous engage à ne pas extrapoler. C'est la raison pour laquelle nous avons des centaines d'agents qui suivent toutes les pistes dans le monde... » a assuré James Comey. Les enquêteurs confirment qu’ils sont à la recherche d’autres personnes qui pourraient être liées à cet attentat sur le sol américain.
Cette fusillade de San Bernardino concrétise la pire angoisse américaine : un terroriste, citoyen américain qui semblait au dessus de tout soupçon, qui se radicalise pour de multiples raisons encore inexpliquées, et commet un attentat dans un lieu public.