Quatorze personnes sont mortes ce mercredi à San Bernardino, petite ville dans l’État de la Californie, quand deux assaillants ont ouvert le feu dans un centre social.
« Pour l'instant, nous ne connaissons pas le motif qui a poussé les deux assaillants à commettre cet acte. Ce qui suscite en nous cette question derrière laquelle nous nous cachons : pourquoi ? », écrit le San Bernardino Sun. « Pourquoi ce lieu dédié à nos concitoyens les plus vulnérables ? Pourquoi San Bernardino, une ville où les habitants travaillent si dur pour relever leur communauté après que la municipalité a fait faillite ? Pourquoi maintenant, en pleine saison de Noël qui célèbre le vivre ensemble, la gentillesse et la charité ? »
« Au final, constate le journal local, San Bernardino n'est que le théâtre de la 355e fusillade aux États-Unis cette année. Elle n'était même pas la première de la journée : quelques heures auparavant, la police de Savannah, dans l'État de Géorgie, intervenait dans une fusillade qui a fait un mort et trois blessés graves ». De son côté, l’éditorialiste du Chicago Tribune s’interroge : « Combien de fois peut-on être choqué ? Ou horrifié ? Combien de fois peut-on faire appel au bon sens de chacun ? »
11 500 homicides en moyenne commis par an entre 1998 et 2013
Les mots les plus clairs, se trouvent dans l'éditorial du Los Angeles Times : « L'aveuglement quasi amoureux des États-Unis envers les armes à feu frise l'envie suicidaire de toute une société », fustige le journal. « De 1998 à 2013, une moyenne de 11 500 homicides ont été commis par an. Depuis quelques années, notre pays compte plus d'armes à feu que d'habitants. C'est trop ! Et ça suffit ! », s’exclame le Los Angeles Times avant de conclure : « Cette crise de la société américaine doit être combattue dans les urnes. C'est de là que la réponse à la culture de la mort doit venir. Et elle doit venir maintenant. »
« Que font nos hommes et femmes politiques ? », s'interroge aussi l'éditorialiste du San Francisco Chronicle qui ironise : « Oh pardon, j'allais oublier : ils offrent leurs pensées et leurs prières aux familles des victimes ». « En effet, nos dirigeants politiques n'offrent rien de plus que des platitudes », estime également le New York Times, « tandis que la nation abasourdie n'a d'autre choix que de se préparer à la prochaine orgie meurtrière ». Et le journal new-yorkais pointe du doigt la majorité conservatrice au Capitole en écrivant : « Les républicains au Congrès, culottés, pensent toujours qu'ils peuvent traverser une nouvelle élection présidentielle sans se pencher sur la question ». Quant au quotidien USA Today, il ne se fait guère d'illusions : « Le travail pour réduire le carnage dû aux armes à feu ne sera pas fait rapidement, mais il doit commencer. »
Brésil : procédure de destitution contre Dilma Roussef
Au Brésil, la présidente Dilma Rousseff est sous le coup d’une procédure de destitution. « Cunha perd le soutien du Parti des Travailleurs et accepte la procédure de destitution, Dilma se dit indignée », titre Estadao. « Le rituel du processus d’éloignement de Dilma commence ce jeudi », écrit pour sa part O Globo. C’est le président de la chambre basse du parlement, Eduardo Cunha, qui a décidé d’accepter la demande de destitution présentée par des avocats de l’opposition, en s’appuyant sur des accusations de fraudes fiscales et de manipulation des comptes publics.
Au cours de cette première phase de destitution, la demande de l’opposition qui compte plus de 2000 pages, précise O Globo, devra être lue lors de la session du parlement ce jeudi à 14 heures locales. Pour Dilma Rousseff, rapporte O Globo, ces accusations ne reposent sur aucun fondement.
Une décision de vengeance politique selon la présidente
« La décision d’Eduardo Cunha est un acte de représailles contre le PT », estime Carta Capital. Pour la présidente c’est une décision de vengeance politique après que le PT a annoncé qu’il voterait pour l’éviction de Cunha au Conseil d’éthique. Car le président de la chambre basse, Eduardo Cunha, membre de la coalition au pouvoir, est lui-même sous le coup d’une enquête du Tribunal suprême fédéral pour avoir caché 5 millions de dollars sur des comptes secrets en Suisse, rappelle le journal.
Eduardo Cunha « a répété trois fois qu’il n’était pas heureux » de lancer cette procédure de destitution contre Dilma, mais pour l’éditorialiste de O Globo, « c’est un mensonge éhonté ». Le problème, s’insurge-t-il, c’est que « les trois pouvoirs, législatifs, exécutifs et judiciaires sont minés par les affaires sales » et que « le Brésil a de nouveau signé pour un ou deux ans de crise ».
En tous cas, précise Estadao, le tribunal suprême fédéral « aura un rôle décisif dans le résultat de la procédure de destitution ». Car il lui revient de préserver le processus légal, de garantir la défense et les arguments contradictoires pour la présidente Dilma Rousseff.