A la Une: Donald Trump droit dans ses bottes face au procès en destitution

« Historique. » Ce mot revient souvent dans les titres de la presse américaine pour décrire le vote prévu ce mercredi 18 décembre à la Chambre des représentants. Les députés doivent se prononcer sur les deux chefs d’accusation contre Donald Trump, abus de pouvoir et obstruction au Congrès. Le président, lui, traverse cette crise avec une incroyable résilience, note le Washington Post. Donald Trump « est blessé mais pas mortellement. Loin de s’avouer vaincu et d’être sur la défensive, il applique la même tactique qu’il a déjà utilisée pour affronter d’autres crises de sa présidence » : il va à l’offensive, attaque ses adversaires, invente des mensonges, promet de la vengeance. Tout cela dans des tirades sur Twitter avec un ton qui oscille entre indignation et moquerie, le tout en montrant une confiance absolue en lui-même.

La lettre au vitriol adressée à la cheffe des démocrates de la Chambre des représentants est un bon exemple de cette tactique qui a fait ses preuves et surprend ses adversaires comme ses adversaires. « C’est l’homme politique le plus résilient que le pays aie jamais connu », s’exclame un ancien conseiller de la Maison Blanche, interviewé par le Washington Post. « Observer la procédure de destitution, c’est comme regarder la saison 3 d’une série télévisée. Et on se demande : Wow, qu’est ce qui va se passer dans la saison 4 ? »

Donald Trump peut compter sur le soutien des élus républicains qui font bloc autour de lui. Mais il y a toutefois quelques voix discordantes au sein de son camp. On peut les lire dans une tribune publiée par le New York Times, sous le titre : « Nous sommes des Républicains et nous souhaitons que Donald Tump soit destitué. » Ces conservateurs ne sont pas des parlementaires qui vont s’exprimer sur la destitution, mais des sympathisants qui ont travaillé pour plusieurs campagnes électorales. Et selon eux, le président américain a remplacé les valeurs conservatrices par une idéologie vide, proclamée par un faux prophète.

Une procédure qui laissera des traces

C’est l’avis en tout cas du site d’information Politico. Ce qu’il restera de cette présidence de Donald Trump - la seule ou la première, on le verra en novembre prochain -, c’est la tache noire de la procédure de destitution. C’est ce que les étudiants en histoire apprendront un jour du 45e président des États-Unis. Cette tache a déjà bien tourmenté les deux précédents chefs de la Maison Blanche confrontés à une mise en accusation du Congrès, à savoir Richard Nixon et Bill Clinton - même si publiquement ils semblaient ne pas y accorder une grande importance. C’est le cas aussi de Donald Trump, écrit Politico. Mais tout le monde sait que ce président est obnubilé par son image. « Le procès en destitution le rend fou », explique un conseiller sous couvert d’anonymat. Et il sait pertinemment que ce procès ternira son bilan présidentiel.

Juan Guaido a-t-il perdu sa bonne étoile  ?

Presque un an après la fulgurante ascension de Juan Guaido, devenu président autoproclamé par intérim, son étoile est en train de pâlir. C’est ce qu’on peut lire dans le Washington Post. Le journal rappelle que Juan Guaido a promis de « sauver le Venezuela ». Il a créé beaucoup d’espoir, et il pouvait compter sur un large soutien international lors qu’il a décidé en début d’année de défier le président Nicolas Maduro. Mais aujourd’hui on est très loin des manifestations massives organisées par le jeune président de l’Assemblée Nationale.

L’envoyé spécial du Washington Post l'a noté : la semaine dernière, à peine 250 personnes étaient venues assister à un discours de Juan Guaido dans la capitale Caracas. Ce petit rassemblement est à l’image de ce qu’est devenu le mouvement lancé par le président autoproclamé par intérim. « Accusant Nicolas Maduro d’usurper le pouvoir, Juan Guaido a promis de libérer le peuple de la répression de l’État policier et d’enrayer la chute vertigineuse de l’économie. Mais un an après, Nicolas Maduro est toujours confortablement installé au Palais Miraflores. » Et c’est son adversaire qui est en difficulté. Des membres de son équipe sont accusés de corruption, des députés de son parti sont arrêtés.

Pour l’instant, écrit le Washington Post, Juan Guaido peut circuler librement dans le pays. « Les autorités savent où il habite et où se trouve son bureau mais n’ont pas encore osé s’en prendre directement à lui ». Cela pourrait changer si la position du chef de l’opposition s’affaiblit encore, remarque le quotidien américain.

La presse haïtienne lance un cri d’alarme face à une crise multiple sans issue apparente

« Il y a tant à faire en Haïti que l'on ne s'explique plus la mortelle indifférence de nos dirigeants. » Voilà la première phrase de l’éditorial à lire dans le journal Le National, qui poursuit : « Les éditorialistes ne savent plus quoi commenter, tant la fascination du vide est forte chez nos dirigeants et hommes politiques. Chaque jour, l'actualité s'englue dans le formol de politiques répétitives et néfastes. On semble vouloir s'attaquer à tout, sauf aux problèmes. »

Le journal suggère de « réinventer la politique en Haïti » et de « revaloriser l'idée de dialogue national sans magouilles ni parties de poker menteur. Il faut arrêter ces jeux de politiciens accrochés à de vils intérêts mesquins pendant qu'on n'arrive pas à terminer un hôpital de référence en construction depuis plus de cinq ans. Arrêtons le massacre ! », écrit Le National dans son éditorial intitulé « Une impuissance morbide ! ».

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