Avec notre envoyée spéciale à La Paz, Marie Normand
Yolanda Pedes vend ses légumes sur le marché du 16-Juillet, dans le sud de La Paz. Elle s’inquiète devant les étals vides de ses voisins. « En ce moment, il nous manque, du pain, de la viande rouge, du poulet, des œufs. Ça n’arrive pas jusqu'à La Paz à cause des blocages de routes », déplore-t-elle.
Juste en face, dans sa boucherie, Miranda ne sait plus comment joindre les deux bouts. Pour elle, cela fait presque un mois de perdu : « Tu vois ma vitrine, là, il n’y a rien et la- bas non plus. Je n’ai plus rien à vendre. Mon magasin est vide ! Que va me dire mon propriétaire quand il va falloir payer le loyer ? »
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L’essence commence aussi à manquer. De longues files d’attente se forment devant les rares stations qui en ont encore. Ce qui affecte aussi les transports publics et le ramassage des poubelles. Hernan Ramirez est chauffeur de taxi. Mais lui a trouvé la parade. « Mon président Evo Morales m’a poussé à transformer gratuitement mon véhicule, dit-il. Il roule au gaz naturel comprimé. Et ça, ça passe par des canalisations, pas par la route ! Donc pour moi, tout est normal. Evo Morales a fait beaucoup pour les classes moyennes et les bas revenus. »
Pas le temps, néanmoins, de manifester pour réclamer son retour et protester contre ce qu’Hernan Ramirez qualifie de coup d’État.