Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Ils sont près de 700 000 « dreamers » aux États-Unis. Ces jeunes, entrés clandestinement sur le territoire américain lorsqu’ils étaient mineurs, bénéficient aujourd’hui d’un statut provisoire (DACA) accordé par l’administration Obama. Mais Donald Trump entend bien le remettre en cause. Après plusieurs suspensions par les tribunaux, la demande du président américain passe devant la plus haute instance judiciaire américaine, la Cour suprême.
Les avocats des « dreamers » ont plaidé leur cause mardi 12 novembre devant les juges, soutenus par le camp des démocrates. « Nous avons toujours été une nation d’immigrants, les immigrants ont toujours été précieux, depuis les premiers jours. Et soudainement, nous avons un président qui pense obtenir un avantage politique en attaquant ces jeunes qui sont venus vivre le rêve américain. Nous, démocrates, nous n’arrêterons pas le combat, tant que ces jeunes n’obtiendront pas la pleine citoyenneté américaine », explique Chuck Schumer, le chef de la minorité démocrate au Sénat.
Les « dreamers » se défendent
Abril Gallardo est une « dreamer ». Arrivée à 12 ans du Mexique avec ses parents et ses frères, elle a aujourd'hui 29 ans et milite au sein de l’ONG « Lucha » (Lutte) dans l'État de l'Arizona. Ce mardi, elle était présente aux côtés de ses avocats et a écouté avec émotion les premiers arguments des avocats concernant le programme DACA dont elle est bénéficiaire.
Selon elle, le DACA lui a permis de s’en sortir, elle et sa famille. « Moi et mes frères nous bénéficions du programme DACA. Nos parents, eux, sont encore sans papiers. DACA nous a permis à mes frères et moi de terminer nos études. Mais par-dessus tout, DACA nous a permis de travailler et, grâce à cela, on a pu aider nos parents à payer les factures d'eau, d'électricité, les soins de santé », raconte-t-elle.
La Cour suprême rendra sa décision sur le sort de ces 700 000 jeunes au printemps 2020, soit, en pleine campagne présidentielle.