Avec notre correspondante à La Havane, Domitille Piron
C’est une première visite officielle du roi et de la reine d’Espagne, et les Cubains en sont très fiers. Ils ont même gardé la place du roi dans le palais des capitaines généraux. « Je ne sais pas si le roi nous fera l’honneur de s’assoir sur le trône, évoque l’historienne Yamira Rodríguez Marcano. Non pas dans une posture coloniale qui existait cinq siècles auparavant, mais plutôt dans une relation de fraternité, d’échange culturel et d’héritage, car nous sommes très liés à l’Espagne, par notre sang mais aussi dans toute notre culture. »
Et c’est d’ailleurs une visite qui se veut culturelle que Felipe VI et sa femme Letizia entament à La Havane. Il n’y aura donc pas de rencontre avec la dissidence. Les têtes couronnées repartiront avant l’arrivée de Nicolas Maduro et Daniel Ortega, pour éviter une rencontre gênante avec les invités des festivités des 500 ans de La Havane.
Mais cette visite royale n’est pas anodine : un échange avec les entrepreneurs espagnoles qui font affaire à Cuba est prévu. L’Espagne est le troisième partenaire commercial de l’île et le pays a récemment critiqué la politique de sanctions américaines qui étouffent l’économie cubaine.
Et c’est définitivement ce qui importe le plus aux Cubains, comme Alexander Guerra. « Ils seront les bienvenus, le roi et la reine, comme ceux qui ne le sont pas, comme tous ceux qui viennent ici avec de bonnes intentions pour le peuple cubain, car nous avons tellement de besoins. » Plus que le roi et la reine d’Espagne, le Havanais attend une amélioration des relations entre Cuba et les États-Unis.
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