Avec notre envoyée spéciale en Amazonie bolivienne, Lucile Gimberg
La pluie qui est tombée sur la forêt de la Chiquitania ce week-end est un soulagement pour les paysans qui y vivent. Mais en plus d’un mois, les flammes ont déjà fait des dégâts terribles. Donato Daza cultive du maïs et du sésame dans la communauté de Palmar. « Nous stockons nos graines juste à côté de là où nous cultivons, et tout cela a brûlé. Nous n'avons plus rien à semer. Je ne sais pas ce qu'on va faire cette année. On n'a pas d'argent pour acheter des graines. Je suis triste, je vis avec toute ma famille. Toute notre nourriture a brûlé, on n’a rien. Et c'est pareil pour la majorité des gens du village, ils n'ont rien. »
Donato s'est déplacé jusqu'à la petite ville amazonienne de Concepción, à 150 km de pistes, pour demander de l'aide aux autorités: des vivres et des médicaments surtout. Car les enfants sont malades. Moises Camacho, professeur dans le même village, l'accompagne: « Ces dernières semaines, les enfants ont commencé à être malades. Ils ont mal aux yeux, à la tête, mal au ventre. Ils ont peut-être été intoxiqués par ces fumées épaisses qu'il y a eu sur notre village. »
La semaine dernière, un de leurs voisins est mort en tentant d'empêcher le feu d'envahir sa réserve de riz qu'il venait à peine de trier avant de semer.