Incendies en Amazonie: «la pause écologique» d'Evo Morales ne convainc pas

L'état d'urgence vient d'être déclaré en Bolivie où, comme au Brésil, des millions d’hectares sont partis en fumée ces dernières semaines. Si l’on montre du doigt le très à droite Jair Bolsonaro, Evo Morales, le président bolivien, est également sous le feu des critiques.

Avec notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle

« Inconscient » et « orgueilleux » ce sont quelques-uns des qualificatifs qui ont été donnés à Evo Morales ces derniers jours. Pour les activistes environnementaux le président gère non seulement très mal les incendies en Amazonie, mais il serait lui-même à l’origine de cette catastrophe.

En effet le gouvernement d’Evo Morales permet, depuis son arrivée au pouvoir il y a 13 ans, l’extension de la frontière agricole, grignotée en partie sur la forêt. Il autorise également les feux pour défricher, qui provoquent le désastre de ces dernières semaines.

Un des pays qui déforestent le plus

C’est simple, la Bolivie fait désormais partie des pays qui déforestent le plus au monde, avec environ 300 000 hectares l’an passé. Alors la « pause écologique » déclarée par Evo Morales, l’interdiction de la vente de terrains, n’a pas vraiment convaincu.

Mercredi 28 août, le président a attisé encore plus la colère des écologistes en se félicitant lors d’un acte public du tout premier envoi de viande bovine en Chine. Or la majeure partie de la déforestation est due à l’élevage.

Enfin, on reproche au premier mandataire d’utiliser politiquement ce désastre. On l’a vu mercredi sur place en combinaison aspergeant d’eau des zones affectées par les feux.

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