Procédure contre Trump: les démocrates exigent de Pompeo des documents

Le secrétaire d’État américaine Mike Pompeo est sommé de transmettre au Congrès des documents concernant l’Ukraine d’ici le 4 octobre. Les chefs de trois commissions de la Chambre des représentants exigent que Mike Pompeo leur adresse les pièces réclamées, sous peine d’être accusé d’entrave à la justice.

C’est le premier acte majeur de l’enquête menée dans le cadre de la procédure de destitution, et il vise directement le sommet de la diplomatie américaine. Une assignation a été envoyée à Mike Pompeo pour qu’il produire d’ici vendredi prochain tous les documents ayant trait à l’appel passé par Donald Trump à Volodymyr Zelenskiy.

Les chefs des trois commissions de la Chambre avaient réclamé dès le 9 septembre au secrétaire d’État un certain nombre de documents relatifs aux pressions exercées par le président américain sur son homologue ukrainien, mais sans succès, rapporte notre correspondante à Washington,  Anne Corpet.

Ils agissent cette fois dans le cadre de la procédure de destitution et menacent : « Votre refus de respecter cette injonction constituera la preuve d'une entrave à l'enquête de la Chambre ».

Le secrétaire d'État, Mike Pompeo, a une semaine pour fournir les documents demandés par les démocrates. L'administration Trump est confrontée à un choix difficile: ou elle collabore avec l'opposition et lui fournit les informations demandées, ce qui aiderait les démocrates à faire avancer la procédure. Ou la Maison Blanche refuse, mais dans ce cas-là elle risque de renforcer la procédure de destitution en entraînant une autre accusation, celle d'obstruction du président au Congrès.

Cinq responsables du département d’État sont par ailleurs convoqués pour des dépositions au cours des deux prochaines semaines. L'un d'entre eux, Kurt Volker, l'émissaire américain pour l'Ukraine, a démissionné vendredi suite à cette convocation du Congrès.

« Il ne faut pas traîner », a déclaré Nancy Pelosi vendredi matin. Les présidents des commissions d’enquête ont reçu le message de leur cheffe : ils décident d'agir avec « célérité et de façon coordonnée ».

Une volonté d'aller vite dans la procédure de destitution contre Trump

Les démocrates souhaitent que la procédure de destitution aille rapidement. C’est ce qu’a déclaré Nancy Pelosi ce vendredi matin. Dans la première interview qu’elle a accordée depuis le lancement de la procédure, la cheffe de la majorité n’a pas mâché ses mots contre la Maison Blanche.

Pas de calendrier précis, mais une volonté d’aller vite dans la procédure : « Il ne faut pas que cela traîne », a déclaré Nancy Pelosi à la chaîne MSNBC. La cheffe de la majorité démocrate à la Chambre, qui a pendant des mois fait barrage contre la destitution, estime que cette fois elle n’avait pas d’alternative.

« C’est un moment très triste pour les États-Unis. Le président des États-Unis a trahi son serment, mis en péril notre sécurité nationale et l’intégrité de nos élections. Il ne nous a pas laissé le choix », a-t-elle déclaré.

Pour les démocrates, le compte à rebours a bel et bien commencé. Il n'y a pas de délai officiel mais ils souhaitent conclure la procédure avant la fin de l'année. Les premières auditions sont prévues la semaine prochaine, alors que le Congrès se trouve officiellement en vacances.

Une semaine pour fournir les documents

Nancy Pelosi n’épargne pas non plus le département de la Justice qui a tenté d’empêcher le directeur national des renseignements de transmettre au Congrès la plainte du lanceur d’alerte.

« Je pense qu’ils essayent de cacher qu’ils ont étouffé l’affaire. Et c’est vraiment triste d’avoir un département de la Justice si dévoyé. Ils l’étaient depuis longtemps mais cela empire », a ajouté Nancy Pelosi.

Donald Trump lui continue d’assurer que l’échange téléphonique au cours duquel il a demandé au président ukrainien d’enquêter sur son rival Joe Biden était approprié. « C’était une conversation parfaite », a-t-il tweeté dans la matinée, tout en lettres majuscules.

L'initiative démocrate a déjà provoqué une défection dans les rangs des républicains : le député conservateur Mark Amodei a décidé de soutenir la procédure de destitution, qui est dorénavant, d'après un sondage, vue favorablement par une petite majorité d'Américains.

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