Avec notre correspondante au Chili, Naïla Derroisné
Entretenir le devoir de mémoire c'est une chose, rétablir la justice c'en est une autre. Voilà le message qu'a fait passer Lorena Pizarro Sierra, la présidente du groupement des familles des détenus disparus du Chili. Hier, mercredi 11 septembre 2019, lors des commémorations du coup d'État, l'association a présenté une plainte pour actions criminelles.
Complices
Elle vise les ministres en poste pendant les dix-sept années de la dictature et notamment les ministères de l'Intérieur et de la Justice. Les familles des disparus considèrent que ces membres du gouvernement sont complices de la vague d'assassinats, au même titre que les bourreaux du régime.
Seulement voilà, les ministres qui sont visés aujourd'hui sont pour la plupart décédés ou très âgés. Augusto Pinochet lui-même a échappé à son procès. Il est mort en 2006, avant que les procédures judiciaires qui étaient engagées contre lui n'aboutissent.
Peu de suites judiciaires
Selon un dernier rapport publié par l'université Diego-Portales, seulement 22% des disparitions et des exécutions qui ont été recensées officiellement à ce jour, ont connu des suites judiciaires entre 1995 et juin 2018.
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