Avec notre envoyée spéciale à Icononzo, Marie Eve Detoeuf
Les guérilleros qui ont déposé les armes il y a deux ans ont fait des enfants. Dans le lotissement d’Icononzo, il y a une crèche qui accueille les petits pendant que les parents vont travailler, la plupart dans les champs.
Valentina, qui a passé plus de vingt ans dans le maquis, est candidate à la mairie d’Icononzo. À deux mois des élections, la décision d’Ivan Marquez de reprendre les armes ne facilite pas sa tâche.
« Tout le travail que nous avons fait, tout ce que nous avons construit d’espérance, semble tout à coup démoli. De nouveau, nous sommes montrés du doigt. C’est ce que je sens. Pourtant, ils ne sont seuls que quelques-uns ont décidé de reprendre les armes », dit-elle.
« Trop tôt pour savoir ce qui va se passer »
Mais ni Valentina, ni personne ne condamne Ivan Marquez et ses compagnons. Personne n’a même vraiment envie d’en parler.
« Je ne veux pas les sous-estimer, parce que je sais que ce sont des camarades qui ont une grande capacité intellectuelle, politique et militaire. En fait, c’est trop tôt pour savoir ce qui va se passer. Pour le moment ce qui est sûr, c’est que nous sommes plus nombreux, ici, et nous continuons de croire à la paix », estime Gonzalo, 36 ans.
Tous les guérilleros d’Icononzo jurent qu’ils ne reprendront jamais les armes. La preuve ? Ils ont fait des enfants.
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