Avec notre correspondant à San Francisco, Éric de Salve
C’est une sonnette vidéo intelligente permettant de contrôler sa porte d’entrée à distance depuis son téléphone.
Vendue 100 dollars, elle fonctionne comme un visiophone traditionnel : quand quelqu’un sonne à la porte, il s’affiche en vidéo sur le téléphone du propriétaire de la maison qui peut alors le voir et lui parler, même s’il n’est pas chez lui.
Mais cette technologie, en apparence pratique et anodine, prend des airs de « Big Brother » depuis que Ring, la société californienne qui la produit, a annoncé avoir conclu un partenariat avec plus de 400 services de police.
Un partenariat qui court à travers tous les États-Unis, et permet à ces polices, moyennant l’accord du propriétaire, d’accéder aux images enregistrées sur le pas de leur porte par les caméras des sonnettes Ring dans le cadre d'une enquête.
L’objectif affiché est évidemment de mieux lutter contre la criminalité. Mais selon ses détracteurs, cette association entre Amazon, propriétaire de Ring, et les polices américaines, constitue une menace pour la vie privée et un facteur de paranoïa sécuritaire.
« C'est un vaste réseau de vidéosurveillance qui offre à Amazon et à la police un accès aux caméras des portes d’entrée de tout un chacun », s'inquiète l’ONG de défense des libertés Electronic Frontier Fondation.
Et ce d’autant qu'Amazon collabore déjà avec plusieurs polices américaines depuis 2017, en leur vendant un logiciel de reconnaissance faciale permettant d’identifier les auteurs de crimes ou délits à partir d’images de vidéosurveillance.
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