De notre correspondant à San Francisco, Eric de Salves
L’hostilité contre l’arrivée du mastodonte Amazon dans le Queens grandissait depuis plusieurs semaines. Une hostilité essentiellement venue d’élus élus locaux qui reprochait les concessions faites par le gouverneur pour attirer la firme de Jeff Bezos, l’homme le plus riche de la planète : 3 milliards de dollars de déductions fiscales. Autre raison du rejet, la hausse de l’immobilier et la gentrification qui allait immanquablement accompagner l’installation du second siège du géant mondial de la vente en ligne dans ce quartier de New York.
Devant un tel accueil, Amazon annonce finalement ce jeudi 14 février sa décision de ne plus s’installer à New York. « un certain nombre de personnalités politiques locales ont clairement dit, explique son communiqué, qu’elles s’opposaient à notre présence et ne travailleraient pas avec nous ». Une annonce immédiatement célébrée sur Twitter par la nouvelle vedette de l’aile gauche du parti démocrate elle-même élue du Queens. «Tout est possible, se félicite Alexandria Ocazio Cortez, aujourd’hui un groupe de New Yorkais déterminés ont vaincu la cupidité d’Amazon, son exploitation des travailleurs et le pouvoir, écrit-elle, de l’homme le plus riche du monde ».
De son côté le gouverneur démocrate de New York, principal artisan de la venue d’Amazon ne cache pas son amertume. Ce projet aurait rapporté entre 25 et 40 000 emplois, près de 30 milliards de dollars de revenus. « Mais un petit groupe d’élus, dit Andrew Cuomo a placé ses petits intérêts politiques au dessus de ceux de la communauté ».