Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
« Je veux vous présenter mes excuses pour ce que j’ai dit à la conférence de presse de lundi. Je veux que vous sachiez que je vous ai compris, que je respecte profondément ceux qui ont voté pour d’autres. Et je comprends ceux qui ont voté pour nous en 2015 et ont choisi de ne pas nous accompagner cette fois-ci. Après dix-huit mois très durs, ils ont dit je n’en peux plus et ils sont fâchés », a déclaré le président argentin de centre-droit, Mauricio Macri.
Avec cette autocritique, il a d’abord voulu effacer la mauvaise impression qu’il avait laissée quand il avait accusé Alberto Fernández et ses électeurs d´être responsables de la réaction des marchés au lendemain des primaires. Il a ensuite présenté le plan anti-crise : allègements fiscaux pour les salariés du privé, primes pour les fonctionnaires, hausse du salaire minimum, aides sociales pour les plus démunis, délais de paiement pour les PME…
Tranquilliser le pays et les marchés
Ces mesures permettront de compenser le regain d’inflation qu’entraînera la dévaluation. Mais elles ont aussi un objectif politique : tenter de reconquérir les électeurs perdus, en particulier les classes moyennes, d’ici la présidentielle d’octobre. Mauricio Macri a terminé en se disant ouvert au dialogue avec l’opposition et, en fin d’après-midi, après avoir répondu à un appel téléphonique du président, Alberto Fernández a tenu des propos rassurants.
« Nous avons eu un bon échange et c’était une bonne manière d’adresser un message pour tranquilliser le pays et les marchés », a estimé Alberto Fernández.
Mais ce n’était pas assez pour les marchés, visiblement. À la clôture,la Bourse et le peso avaient encore baissé.
► À lire aussi : Élections générales en Argentine: Fernandez domine largement les primaires