Avec notre correspondante à Buenos Aires, Aude Villiers-Moriamé
Dans les rues d’Almagro, petit quartier de classe moyenne à Buenos Aires, Eva Luna presse le pas. Cette employée domestique a terminé sa journée et rentre enfin chez elle.
« J’étais contente quand j’ai appris les résultats dimanche, dit-elle. J’attendais ça avec impatience. Ça fait quatre ans qu’on vit mal. Moi je travaille à l’heure et je ne gagne pas assez d’argent pour survivre. »
Même constat pour Camila Gonderheide. Cette étudiante de 22 ans a vu son quotidien très affecté par la crise économique qui touche l’Argentine, et par les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement Macri pour y répondre.
« J’ai dû réduire mes dépenses en nourriture, en photocopies pour l’université, en transports, explique-t-elle. J’ai dû déménager pour vivre plus près de l’université. J’espère que ces résultats se répéteront en octobre et que Macri quittera le pouvoir. »
Lundi, le président Macri a insinué que l’effondrement de la Bourse et du peso argentin était une sanction au vote massif des Argentins pour son rival, moins apprécié que lui des marchés financiers.
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Un argument de mauvais perdant pour Carlos Novo, gardien d’immeuble qui refuse de voter pour satisfaire les marchés.
« Il y a un mécontentement et les gens l’ont exprimé dans les urnes, affirme-t-il. Grâce à Dieu nous vivons en démocratie depuis 1983. Les gens votent de manière démocratique et il faut le respecter. »
Mardi sur Twitter, le #MacriHaceteCargo (« Macri prends tes responsabilités » en français) était le plus utilisé sur le réseau social en Argentine.