De notre correspondante à Rio, Sarah Cozzolino
Katia Bonfadini sort d’un supermarché, dans le quartier aisé de Botafogo dans ses sacs, quelques produits bio. Pour elle, la révision de la classification des produits dangereux n’est pas qu’un changement d’étiquette, c’est une menace de plus pour la santé des Brésiliens. « C’est inquiétant, vraiment très inquiétant quand on essaie de prendre soin de sa santé. Je ne sais pas, j’espère que cette décision sera revue, parce que la santé c’est ce qu’on a de plus important. »
Le bio également touché par les pesticides
Cependant les produits issus de l’agriculture biologique sont encore très chers pour la majorité des Brésiliens. Victor Camelo a essayé un moment, mais il a dû revenir au conventionnel pour cause de budget. Il regrette l’assouplissement de la législation brésilienne. « La plupart des pesticides sont interdits dans beaucoup d’autres pays, mais autorisés ici. On est une espèce de laboratoire d’essai où les scientifiques se disent : ‘’on va lancer un nouveau pesticide, faisons-le au Brésil puisque la législation le permet !’’ On se sent comme des cobayes ».
Et même ceux qui consomment bio au Brésil ne sont pas à l’abri des pesticides. Plusieurs études récentes ont montré en effet des taux élevés de ces produits dans l’eau du robinet.