Avec notre correspondant dans la région, Patrick-John Buffe
Nombreux sont les Guatémaltèques à s’insurger contre cet accord. À la fois parce qu’il a été négocié en secret et qu’il a été signé en dépit d’un arrêt de la Cour constitutionnelle qui empêchait le gouvernement de le faire sans l’accord du Parlement. De sorte qu’aujourd’hui, l’entrée en vigueur de cet accord, contre lequel plusieurs recours ont été déposés, reste incertaine.
Par ailleurs, il y a de grands doutes sur la mise en œuvre de ce pacte migratoire qui fait du Guatemala un « pays tiers sûr », ce qu’il ne peut pas être. Car il connaît les mêmes niveaux de violence et d’insécurité que le Honduras et le Salvador. On ne voit donc pas l’intérêt de ces migrants, qui fuient leur pays pour ces raisons, de demander l’asile au Guatemala.
De plus, les deux tiers de ses habitants vivent dans la pauvreté. Et 70% de la population active travaille dans le secteur informel. Le Guatemala n’a donc pas la capacité d’offrir emplois, éducation, santé et logement à ces migrants, surtout s’ils sont des dizaines de milliers à vouloir demander l’asile. Une hypothèse peu probable, car leur but, c’est d’aller aux États-Unis.