Avec notre correspondante à Sao Paulo, Sarah Cozzolino
Avec la peste porcine africaine, le Brésil n’augmente pas seulement ses exportations de viande de porc en direction de l’Asie, mais aussi de bovin et de volaille. Une opportunité inédite, selon Angelo Gurgel, économiste spécialiste de l'agrobusiness.
« Je ne me souviens pas d’autre situation dans laquelle on aurait eu ce genre d’opportunité, explique-t-il. Aujourd'hui, le Brésil est au quatrième rang mondial des exportateurs de viande porcine, peut-être même qu’il pourrait monter à la troisième ou à la deuxième place avec cette occasion, et ne jamais perdre cette position. »
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Mais la filière porcine brésilienne est encore trop petite pour répondre à la demande asiatique. Francisco Turra, ancien ministre de l’Agriculture et président de l’Association brésilienne de protéine animale, préfère nuancer la bonne nouvelle pour le secteur.
« C’est à prendre avec prudence et précaution, prévient-il. Parce c’est un secteur qui a vécu 30 ans de crise. Donc, il ne faut pas se réjouir trop vite d’un moment qui peut être passager et nous offrir des opportunités maintenant puis générer une crise. Nous travaillons avec la plus grande rationalité. »
Les experts estiment qu’il faudra entre deux et cinq ans pour reconstituer les troupeaux chinois. Assez pour que le Brésil augmente sa production de porc et ses capacités d’exportation.