Edith Espinal était adolescente lorsqu'elle a traversé clandestinement la frontière avec son père. Plus de 20 ans plus tard, mère de deux enfants américains, cette Mexicaine reçoit un ordre d'expulsion. Elle décide alors de se réfugier dans une église de Columbus, dans l'Ohio, qui l'héberge depuis 21 mois. Début juillet, elle reçoit un courrier à son nom : la police des douanes et des frontières lui réclame près de 500 000 dollars pour avoir, dit la lettre, « délibérément » refusé de quitter le pays.
Et elle n'est pas la seule dans ce cas. Les médias américains ont identifié d'autres cas au Texas, en Virginie ou en Caroline du Nord. À chaque fois, les personnes concernées avaient trouvé refuge dans des institutions religieuses. La mesure a d'ailleurs surpris les militants des droits de l'homme. Car, jusqu'ici, les lieux de culte, les hôpitaux et les écoles étaient plutôt épargnés par les contrôles.
L'agence fédérale insiste : tout est légal. Elle précise avoir commencé à envoyer ces courriers en décembre dernier et que les amendes pour non-respect « d'un ordre d'expulsion peuvent atteindre 799 dollars par jour ». Selon les statistiques de l'agence pour 2018, sur quelque 10,5 millions d'immigrants sans-papiers vivant aux États-Unis, environ 500 000 font l'objet d'un ordre d'expulsion et sont considérés comme des fugitifs.