Le groupe s'appelle « Je suis 10-15 ». « 10-15 », c'est le nom de code qui signifie « étrangers en détention ». Ce groupe n'est visible sur Facebook que par ses 9500 membres.
C'est ici, dans cet espace secret, qu'ils se lâchent sans gêne : la mort, en mai d'un garçon guatémaltèque dans un centre de détention au Texas suscite des commentaires ironiques. « S’il meurt, il meurt. » Un autre message met en doute l'authenticité de la photo d'un migrant et de sa petite fille, noyés dans le Rio Grande : « Vous avez déjà vu des corps flottants aussi propres ? »
D'autres membres du groupe s'en prennent à Alexandria Ocasio-Cortez, montrant des photomontages crus de la jeune élue démocrate dans des poses sexuelles avec Donald Trump.
Enquête ouverte
Après les révélations de ProPublica, les critiques fusent. La candidate à l'investiture démocrate Elizabeth Warren fustige des « commentaires racistes et sexistes inacceptables ». L'élu démocrate Bennie Thompson voit en ces propos « la prochaine étape de la rhétorique anti-migrant du président Trump ».
De son côté, la chef de l'Agence fédérale de surveillance des frontières reconnaît des messages « contraires à l'honneur et à l'éthique » avant de prévenir : « Les agents qui ont enfreint les standards en vigueur seront tenus pour responsables. » Une enquête a été ouverte.