Le Jour de l'indépendance, version Donald Trump. Avec musique militaire et patrouille aérienne. Pendant près de trois heures, jeudi, les grands airs de l’Amérique ont été joués sur le Mall de Washington par des fanfares de soldats en tenue d’apparat, juste devant l’immense statue d’Abraham Lincoln.
Un grand podium avait été dressé pour accueillir le 45e président des États-Unis. Les tribunes officielles étaient combles, la Maison Blanche ayant invité les donateurs du Parti républicain et les familles de militaires. De très nombreux admirateurs du numéro un américain avaient fait le déplacement.
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Le discours est resté neutre. À la tribune, M. Trump a évité toute digression ou remarque trop politique. Pendant une heure, il a retracé l’histoire glorieuse des États-Unis et de leurs forces armées. « L'esprit américain qui a enhardi nos pères fondateurs est présent en chacun de vous aujourd’hui », a-t-il dit.
Il s'agit, aux yeux du président, d'un esprit qui « chérit et définit l’excellence et l’aventure, le courage et la confiance, la loyauté et l’amour qui ont fait de ce pays la nation la plus exceptionnelle de l’Histoire du monde ». « Et notre nation est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été auparavant », assure-t-il.
Donald Trump la joue profil bas
Un discours apolitique, sans improvisation ? Chose assez rare chez le président Trump. Mais en ce jour de fête nationale, ce dernier a semblé éviter de surenchérir après la polémique suscitée par les festivités organisées. En cause : sa militarisation et l'intervention publique présidentielle, inhabituelle pour un 4-Juillet.
Les démocrates ont émis de vives critiques avant l'événement, accusant pendant plusieurs jours Donald Trump de vouloir kidnapper la fête nationale à son profit, et de la politiser en ces prémices de campagne présidentielle 2020, alors que d’habitude, les politiques se tiennent rigoureusement à l’écart de la célébration.
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L’hôte de la Maison Blanche s’est donc contenté de retracer l’histoire des États-Unis de l’indépendance à nos jours, citant les plus grands héros du pays, évoquant les exploits de chaque corps d’armée. Régulièrement au cours de son intervention, les avions de l’armée américaine ont survolé la foule.
Erick, venu de Géorgie en famille, confie avoir entendu le plus beau discours de sa vie : « C’était génial, incroyable, pas politique du tout ; il a mis en valeur les personnes les plus importantes de notre Histoire. Je pense que toute personne se prétendant Américaine devrait reconnaître que c’était un discours exceptionnel ».
Deux Amériques pour une fête nationale
Sauf que seuls les partisans du président sont venus l’écouter. Une marée de casquettes rouges s’étalait au pied de Lincoln, acclamant le passage des avions et le discours, tandis qu'avec leurs pancartes et leurs ballons ridiculisant Donald Trump, les autres s'étaient repliés à l’autre bout du Mall, vers le Congrès.
L'immense pelouse a regroupé toute la journée deux foules distinctes. La ville de Washington était ainsi, en ce jour de fête nationale, à l’image du pays : plus divisée que jamais. Rick, par exemple, a quitté le Mall au moment où commençait à résonner la fanfare. Il ne voulait pas écouter le discours de Donald Trump.
« La plupart des présidents se tiennent à l’écart des festivités pour ce jour férié, rappelle-t-il. Cela a toujours été une journée non partisane, en particulier dans cette ville, et Trump l’a kidnappée, c’est vraiment malheureux. » Notons que ceux qui n’aiment pas le président républicain sont nombreux à Washington.
Qu'à cela ne tienne, à l’issue de la cérémonie, Dany et Paul sont repartis conquis. « J’ai adoré, c’était très patriotique, très américain, j’aime célébrer ce qui nous a fondés en tant que nation. » « Trump a été très bon. Très diplomatiquement, il s’est tenu à l’écart de la politique, c’était très beau, on soutient Trump. »