Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Après presque trois ans derrière les barreaux, 59 Colombiens, 58 hommes et une femme, ont été reconduits à la frontière, à peine libérés. Le président vénézuélien Nicolas Maduro lui-même les accusait d’être des paramilitaires qui planifiaient un coup d’État et un attentat contre sa personne.
Mais selon l’ONG Foro Penal, qui liste les prisonniers dits politiques au Venezuela, aucune preuve n’a jamais été donnée quant à leur implication dans ce supposé coup d’État. Il n’y a même pas eu de procès. Les Nations unies et la Colombie n’ont cessé de réclamer leur libération au cours des derniers mois, protestant notamment contre les conditions déplorables de leur détention à Caracas.
Si les autorités n’ont fait aucun commentaire sur cette libération, Foro Penal assure qu’elle est l’une des conséquences de la récente visite de Michelle Bachelet. Juste avant de prendre son avion, au terme de trois jours de visite, la Haute-Commissaire aux Droits de l’homme des Nations unies avait appelé le gouvernement à libérer tous les prisonniers politiques.
Elle avait même assuré que, lors de sa rencontre avec Nicolas Maduro, le président vénézuélien s’y était engagé. Il reste cependant au moins 800 prisonniers politiques au Venezuela, selon Foro Penal.
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