Depuis combien de temps l'administration Trump savait-elle ? A-t-elle sciemment laissé faire pour appuyer sa politique d'isolement de l'Iran ? Autant de questions que se posent actuellement les élus.
Ces informations sur le programme balistique saoudien, le Congrès les a obtenues en dehors des canaux officiels, et ce n'est pas la première fois que le Congrès critique la politique de l'administration Trump vis-à-vis de Riyad.
Il y a huit mois, après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, même de fidèles alliés du président avaient trouvé sa réponse trop tiède et avaient appelé à réduire la coopération entre les deux pays, en vain. Des documents officiels montrent qu'après cet assassinat, Washington a approuvé des transferts de technologie nucléaire civile vers l'Arabie saoudite.
L'exécutif a aussi contourné le Congrès le mois dernier pour autoriser huit milliards de ventes d'armes à Riyad. Une vente qu'une alliance de sénateurs républicains et démocrates tente de bloquer. Il n’y a pas encore de date prévue pour le vote, et si la résolution est adoptée, le président pourrait encore y apposer son veto.
Dans une tribune publiée fin novembre, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait souligné que le royaume saoudien était une force puissante pour la stabilité du Moyen-Orient. Mais cette nouvelle affaire démontre la fronde persistante du Congrès, y compris côté républicain, sur le soutien de Donald Trump à l'Arabie saoudite. Plus largement, des voix s'élèvent pour critiquer sa volonté de contourner les hémicycles sur ces différents dossiers.