De notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« La rencontre n’est que le point de départ des discussions », avait fait savoir un responsable de l’administration américaine avant le rendez-vous entre Mike Pompeo et le ministre des Affaires étrangères mexicain, Marcelo Ebrard. Une manière de prévenir qu’aucun accord n’était espéré dans la journée.
Mais la date du 10 juin approche, et si les Mexicains ne parviennent pas d’ici là à convaincre leur voisin qu’ils font tout leur possible pour limiter l’afflux de migrants vers la frontière américaine, tous leurs produits seront taxés à hauteur de 5%. Donald Trump menace d’augmenter ensuite ces droits de douane chaque mois jusqu’à atteindre 25% au mois d’octobre.
Des oppositions au sein des républicains
Mais le président doit affronter la grogne au sein de son propre camp. Les élus du Parti républicain sont de plus en plus nombreux à contester l’imposition de ces taxes, qui risquent de mettre à mal l’économie de deux pays, sans résoudre la question migratoire. Ils demandent à être reçus par le président dès son retour d’Europe.
Donald Trump, pour qui la lutte contre l’immigration clandestine est une priorité, semble déterminé. Et le chiffre record de migrants interpellés à la frontière au mois de mai - 144 000, en hausse de 32% par rapport au mois d’avril - risque de le conforter dans son idée. Même si punir le Mexique revient à puiser dans le porte-monnaie des consommateurs américains.
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