Avec notre correspondante à Buenos Aires, Aude Villiers-Moriamé
Il est 17h, les cours sont finis et des jeunes filles arrivent par centaines sur la place du Congrès à Buenos Aires. La plupart portent noué au cou le foulard vert de la campagne pour le droit à l’avortement légal, sûr et gratuit.
« Avortement légal à l’hôpital », scandent ces lycéennes.
Rocio Arevalo et Chiara Alvarenga ont quinze ans. « C’est ma première manif, je commence seulement à entrer dans cet univers féministe et c’est vraiment beau », témoigne la première. « Le 8 août dernier, les sénateurs ont peut-être voté contre, mais dans les collèges, dans nos discussions, dans la rue, nous on a voté pour. On va évidemment continuer de se mobiliser », promet la seconde.
La nouvelle proposition de loi présentée à la Chambre des députés contient quelques modifications par rapport à la précédente. Par exemple, le texte stipule que les médecins ne peuvent pas se déclarer objecteurs de conscience.
Pour Mariela Molisani, la quarantaine, il y a peu de chances que la loi soit votée cette année. « C'est difficile que ça passe cette année. C’est le même congrès, ce sont les mêmes députés et sénateurs que l’an dernier, souligne-t-elle. Mais on doit rester visibles pour que ce changement s’opère dans la société. Il y a tant de pays qui ont déjà ce droit. On va y arriver, ça deviendra une loi ».
Des élections générales sont organisées au mois d’octobre en Argentine. Les associations féministes espèrent faire du droit à l’avortement un grand thème de campagne.