Avec nos envoyés spéciaux à Caracas, Oriane Verdier et Boris Vichith
Cela fait plusieurs mois que les évêques vénézuéliens ont clairement demandé le départ du président Nicolas Maduro. La conférence épiscopale tente cependant de conserver un rôle de médiateur dans un pays polarisé à l’extrême.
« Nous avons toujours utilisé le cadre religieux pour travailler à la paix, explique le père Honegger Molina. Des représentants de partis politiques de l’opposition s'adressent à nous, mais aussi des membres du gouvernement pour essayer d’avoir un espace de dialogue et de rapprochement. »
Malgré tout, le père Honegger Molina dénonce la dictature du régime de Maduro et la misère dans laquelle le chavisme a plongé le pays. « Une prise de position politique inacceptable de la part d’un homme d’Eglise », du point de vue du père Numa Molina, représentant médiatique de la minorité de prêtres défenseurs du chavisme.
« Ce n’est pas non plus le peuple tout entier qui a faim. Il y a par exemple un projet du gouvernement qui fait livrer des cartons de nourriture, qui arrivent dans tout le pays. Les gens y trouvent de quoi tenir le coup. Pourquoi il n’y a pas eu de soulèvement social au Venezuela, avec toute cette détresse ? C’est parce que le peuple est conscient que tout cela est une nouvelle attaque impérialiste. Ce n’est pas nous qui avons créé cela. »
S’ils ont des points de vue opposés, les deux hommes d’Eglise affirment être prêts à faire partie active d’un dialogue de transition. Le père Honegger craint cependant que la résolution pacifique du conflit ne soit aujourd’hui impossible.