À six mois de la prochaine élection présidentielle, le gouvernement argentin de Mauricio Macri fait feu de tout bois pour tenter d'enrayer la dégringolade de l'économie et du pouvoir d'achat. Il a annoncé en milieu de semaine le gel des prix des produits de base et des services publics pour tenter de limiter l'impact de l'inflation galopante qui pourrait menacer sa réélection en octobre.
Écrasés par la hausse des prix de plus de 50 % sur les 12 derniers mois, de nombreux Argentins réclament un changement de politique économique d'autant que sous la pression du FMI avec lequel l'Argentine a renoué, le gouvernement a lancé un plan de rigueur pour réduire le déficit de l'Etat. « Quel investisseur de Wall Street investirait dans une entreprise dans un pays en récession économique et surendetté ? Il y a plus d’un an les marchés ont cessé de prêter à l’argentine et l’Etat a eu recourt en 2018 au financement du Fonds monétaire international », s'interroge l'économiste Ernesto Mattos, de l'université de Buenos Aires, joint par RFI.
« Les marchés attribuent la crise économique actuelle du pays à l'effondrement des industries argentines, principalement l'industrie manufacturière dans la province de Buenos Aires. Les rapports du ministère des Finances de la province, publiés en décembre 2018, ont montré que la production industrielle avait subi une baisse annuelle de 15 %. »
Depuis le début de l'année, le peso a perdu 15,82 % face au dollar. Pour le gouvernement, cette dévaluation stimule l'inflation qui a atteint 4,7 % sur le seul mois de mars.
et (avec AFP)