Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Depuis début mars et les premières grandes coupures d’électricité, chaque rassemblement de l’opposition attire de moins en moins de monde.
Mais selon Suleima, casquette tricolore vissée sur le crâne, cela ne signifie pas que ses compatriotes sont résignés. « Ce gouvernement affame les Vénézuéliens. Si les gens ne vont pas travailler, ils ne mangent plus. Donc, on ne peut pas assister à toutes les manifestations, à toutes les convocations, car on doit survivre. Mais dès qu’on peut le faire, on le fait. »
Hector, un farouche opposant, souligne que même si Nicolas Maduro est toujours au pouvoir, l’opposition s’est renforcée en trois mois. « En particulier avec la reconnaissance internationale ou la série de pression des États-Unis contre le Venezuela qui commence à faire effet. Donc, on garde espoir, car on veut un changement. »
Même si la situation semble s’enliser, José estime que la contestation doit continuer dans la rue, pacifiquement, pour éviter une transition rapide mais violente. « Il ne faut surtout pas prendre les armes comme ils l’ont fait contre nous. Ce qu’on veut c’est pouvoir choisir légalement nos gouvernements. »
Tous espèrent encore secrètement que les sanctions américaines vont finir par convaincre les militaires de les rejoindre. Et en attendant, ils vont continuer de manifester, encore et toujours.
La prochaine manifestation de l'opposition est prévue le 1er mai prochain. Lorsqu'il l'a annoncé vendredi dernier, Juan Guaido a assuré que ce serait « la plus grande manifestation de l'histoire du Venezuela ».