Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
C’est en début de matinée que les 24 tonnes de matériel médical et les 14 groupes électrogènes ont été débarqués à l’aéroport international de Maiquetia. Sur le tarmac, le président de la Croix-Rouge vénézuélienne, Mario Villaroel, s’est félicité en rappelant le caractère non partisan de son organisation.
« Cette aide sera distribuée dans le respect de nos principes fondamentaux. En particulier ceux de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. Nous demandons à tout le monde, sans exception, de ne pas politiser cette grande réussite », assure-t-il.
Un « blocus impérialiste »
Mais pour de nombreux partisans de l’opposition, Mario Villaroel est proche du pouvoir et sert les intérêts des chavistes. À l’image de leur leader, Juan Guaido, ils s’inquiètent que les autorités détournent cette aide au profit de leurs partisans.
« Nous espérons évidemment que cette aide ne servira pas le jeu politique d’un régime qui ne protège plus les Vénézuéliens. Et qui, aujourd’hui, le reconnaît ouvertement. Les citoyens réclament une transition et des élections libres », s'inquiète le leader de l'opposition vénézuélienne.
De leur côté, les autorités refusent toujours de parler de crise humanitaire et expliquent la situation par un « blocus impérialiste » contre les médicaments et la nourriture. Quoi qu’il en soit, l’arrivée de cette aide est un premier pas positif pour le pays. Selon un rapport des Nations Unies, un quart des 30 millions de Vénézuéliens ont besoin d’une aide urgente.
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