A la Une: la Colombie annonce des aides pour les migrants vénézuéliens

Alors que Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain était à Cucuta ce week-end pour visiter les auberges et centres de santé qui accueillent les migrants vénézuéliens à la frontière, le président colombien Ivan Duqué a annoncé une série de mesures. Son gouvernement a présenté un Plan d’un montant de 712 000 millions de pesos, c’est-à-dire 229 millions de dollars, qui seront destinés aux provinces frontalières du Venezuela, qui font face à l’émigration massive des Vénézuéliens. LejournalVanguardia détaille : 16 millions de dollars seront exclusivement destinés aux hôpitaux pour faire face aux urgences humanitaires... Le reste des 50 mesures concerne des investissements dans les structures sociales, l’éducation, la santé, la construction... Des lignes de crédit vont également s’ouvrir aux pêcheurs et aux cultivateurs de cacao... « Nous devons transformer cette situation en opportunité de développement social et économique » a déclaré la vice-présidente colombienne Marta Lucia Ramirez.

El Espectador revient lui sur l’annonce du secrétaire américain au Trésor qui a annoncé la création d’un fond de 10 milliards de dollars afin d’aider le futur gouvernement du Venezuela à relancer le commerce international. Des fonds qui ne seront débloqués que si Juan Guaido devient le président effectif.

Le retour de la foi au Venezuela ?

LeWashington Post publie un reportage dans les quartiers populaires de Petare à Caracas qui raconte comment la faim, le manque d’eau et d’électricité, pousse les Vénézuéliens vers la foi catholique. « Toutes mes messes sont pleines, ce n’était jamais comme cela avant » admet un prêtre du district de Chacao. Il n’y a pas de chiffres exacts, mais la majorité des Églises déclarent une véritable explosion de la fréquentation. Devenues pourvoyeuses d’aides sociales et alimentaires, les Églises accompagnent les fidèles psychologiquement. Des politologues vénézuéliens s’interrogent sur la capacité de l’Église à devenir un acteur politique de la crise. Ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant, estime le journal, mais qui sait à l’avenir... Le Washington Post rappelle que l’an dernier un évangéliste s’était porté candidat à la présidence comme une alternative aussi bien à Nicolas qu’à l’opposition. Il avait obtenu 1 million de voix, alors qu’à l’époque les Églises « n’attiraient franchement pas foule ».

Équateur : la révocation du droit d’asile de Julian Assange

Le président équatorien, Lenin Moreno, accuse le fondateur de Wikileaks d’avoir cherché à transformer l’ambassade de l’Équateur à Londres en centre d’espionnage.

C’est dans une interview au journal britannique The Guardian que le dirigeant équatorien justifie la révocation du droit d’asile accordé il y a 7 ans à Julian Assange. Il déplore le fait que le précédent gouvernement ait fourni des équipements permettant à Julian Assange « d’intervenir dans les affaires d’autres États. » On n’en saura pas plus.

Lenin Moreno dénonce également l’attitude et le manque d’hygiène de Julian Assange, qui aurait « souillé les murs avec ses excréments ». Son avocate rejette cette accusation. Mais le comportement qui transparaît dans certaines vidéos publiées par la presse équatorienne sont source d’indignation : on y voit Julian Assange à l’intérieur de l’ambassade recevoir une journaliste espagnole, en caleçon. Alors qu’elle lui pose des questions, lui fait des allers-retours sur son skateboard.

Ajoutons à cela le coût de la permanence du suédois à l’ambassade équatorienne. El Universo fait le calcul : 81 mois et 22 jours d’asile ont coûté 20 millions de dollars. Agents de surveillance, caméra, dispositifs exceptionnels de sécurité... Rien que pour sa santé, sa consommation alimentaire et les conseils juridiques, ce sont 700 000 dollars qui ont été dépensés en 7 ans, ce qui revient à un peu moins de 10 000 euros par mois. Au total, ces sommes auraient permis de construire en Équateur « plus de 150 logements sociaux, 88 écoles et un grand centre de santé » a déclaré le gouvernement.

États-Unis : les « villes sanctuaires » en première ligne

Aux États-Unis, la bataille politique autour de la politique migratoire a encore pris une autre ampleur ces derniers jours. Débordé par un nombre d’arrestations record, Donald Trump menace désormais très sérieusement d’envoyer les clandestins interpellés dans les villes dites « sanctuaires », c’est-à-dire qui assument publiquement une politique accueillante pour les immigrés illégaux.

« Mr Trump, Seattle n’a pas peur des immigrés » lance le maire démocrate de cette ville de l’ouest des États unis composée à 18% d’immigrés. Jenny Durkan a publié une lettre dans le Washington Post où elle écrit : « Donald Trump déteste le fait que les villes qu’il méprise sont les moteurs de l’innovation, et du pouvoir économique de ce pays […] grâce aux immigrés justement. » Et de conclure « Nous ne laisserons aucune administration utiliser le pouvoir de l’Amérique pour détruire la promesse de l’Amérique ».

Primaires démocrates : Bernie Sanders en Pennsylvanie et au Wisconsin

Le candidat de l’extrême gauche du parti démocrate était dans le Wisconsin et la Pennsylvanie ce week-end. Des terres qui ont permis à Donald Trump de gagner la présidence en 2016. Le Washington Post s’interroge sur cette stratégie, celle de se confronter aux électeurs et fervents partisans du président américain. Bernie Sanders, avec sa verve et son sens de l’argumentation, a expliqué que « Trump a menti aux Américains, qu’il n’a aucunement amélioré le sort des classes populaires, mais bien au contraire, a fait le jeu de l’establishment. »

Analyse du journal : contrairement aux 17 autres candidats démocrates, Bernie Sanders n’essaye pas de mobiliser les opposants à Donald Trump, mais bien ces propres électeurs. Car selon certains sondages, 11% des électeurs qui avaient choisi Bernie Sanders aux primaires démocrates de 2016, ont ensuite voté pour Donald Trump aux présidentielles. Le sénateur du Vermont, âgé de 77 ans, semble bien décidé à poursuivre sa reconquête de l’électorat trumpiste : il sera interviewé ce soir en direct sur Fox News, la chaîne de télévision préférée de Donald Trump lui-même, et des républicains en général.

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