Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Malgré l’immense popularité de Juan Guaido, les Vénézuéliens n’ont pas vraiment répondu présent aux dernières mobilisations qu’il a convoqué pendant les coupures de courant. Il y avait du monde, mais rien à voir avec les foules qui ont investi les rues du pays en janvier et en février.
L’opposition l’expliquait par les coupures d’électricité : sans courant, les réseaux ne fonctionnent pas donc l’information circule mal. D’autant que de nombreuses personnes étaient trop occupées à tenter de survivre en cherchant de l’eau et de la nourriture plutôt que d’aller manifester. Les convocations étant par ailleurs lancées un peu à la dernière minute, cela n’a pas permis au bouche-à-oreille de prendre.
Sauf que cette fois-ci, la manifestation est prévue depuis plus d’une semaine. Et la colère est très vive, de nombreuses manifestations spontanées ont éclaté le week-end dernier à cause des pénuries, parfois sévèrement réprimées par les forces de l’ordre.
Il est donc capital pour Juan Guaido que cette manifestation soit très suivie. D’autant qu’elle est la première étape de son opération « Libertad » : une opération pour prendre à terme Miraflores, le Palais présidentiel, dans un ultime défi lancé à Nicolas Maduro. Mais sans un immense soutien populaire, l’opération risque d’être compromise.