Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier,
El Paso, son fief, puis Austin, la capitale du Texas et enfin Houston, la plus grande ville de l’Etat, Beto O’Rourke a lancé sa campagne en fanfare ce samedi. L’ancien représentant au Congrès jouit déjà d’une notoriété et d’un intérêt médiatique supérieur à beaucoup de ses adversaires démocrates, mais ces premiers pas sont décisifs.
Et alors que la frontière avec le Mexique est au centre de tous les débats, lui a fait le pari de défendre une politique d’ouverture envers les migrants, en vantant la diversité d’El Paso. « Nous ne sommes pas en sécurité "malgré le fait" que nous soyons une ville d’immigrants et de demandeurs d’asile; nous sommes en sécurité "parce que" nous sommes une ville d’immigrants et de demandeurs d’asile », insiste-t-il.
Un candidat qui fascine
Ancien guitariste de rock indépendant, ayant pu faire des erreurs pendant sa jeunesse, « Beto », comme l’appelle ses partisans, joue de son image « cool » et de sa facilité à parler sans note, ou en espagnol. Progressiste, il occupe une position assez centrale sur l’échiquier du parti démocrate, mais sa levée de fonds spectaculaire a prouvé qu’il bénéficiait d’un socle électoral assez large.
Le quadragénaire est loin d’être le plus radical de son camp, même si lui aussi s’élève contre les inégalités qui se creusent aux Etats-Unis. Il réclame notamment le démantèlement de la « concentration extraordinaire et inédite de richesses, de pouvoirs et de privilèges » en cours dans le pays, afin que les opportunités soient « partagées entre tous ».
N’ayant pas remporté de siège de sénateur en novembre, il a d’autant plus de temps pour faire campagne et a déjà pu visiter une dizaine d’Etats américains.