Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
La plupart n’ont pas pris le risque de se justifier, d’autres ont voulu faire croire qu’il n’avaient pas le temps. Mais le fait est qu’aucun des candidats déclarés pour la primaire démocrate de 2020 ne passera cette semaine par l’Aipac, le grand rendez-vous annuel du lobby pro-Israël.
Le sujet est sensible, et sans doute ont-ils pris en compte que les juifs américains étaient majoritairement défavorables au gouvernement israélien actuel. D’autres organisations juives les avaient d’ailleurs exhortés à ne pas participer à l’événement.
En fait, seul le camp de Bernie Sanders, lui-même juif, a mis les pieds dans le plat, estimant que l’Aipac faisait trop la part belle à « des responsables ayant fait preuve de sectarisme et s'opposant à une solution à deux Etats » avec la Palestine.
Donald Trump, lui, ne se prive pas pour essayer de diviser l’opposition, qui s’est encore récemment déchirée après les propos ambigus d’une jeune élue. « Ils sont complètement anti-Israël. Franchement, je pense qu'ils sont anti-juifs », a carrément déclaré le président.
Reste que les électeurs juifs américains votent traditionnellement démocrate.
Il y a peu, un sondage indiquait que seul un quart d’entre eux avaient une bonne opinion de Donald Trump, qui multiplie pourtant les gestes forts en faveur d’Israël.
Le parti démocrate ne compte donc surtout pas se couper de cette communauté, et ses deux figures les plus puissantes, les leaders au Congrès Nancy Pelosi et Chuck Schummer, se rendront bien à l’Aipac cette semaine.