Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Il s'agit là du deuxième groupe d'opposants libérés. Une centaine de personnes avaient déjà été mises en liberté le 27 février dernier, quelques heures avant le début du dialogue pour sortir de la crise politico-sociale que traverse le pays depuis bientôt une année.
Cette fois, le gouvernement s’était engagé à libérer « un nombre appréciable de prisonniers ». En fin de compte, ils n’ont été que cinquante à sortir de prison et ils ne bénéficient que d’une liberté conditionnelle ou d’une assignation à résidence. Pour la plateforme de l’opposition Alliance civique pour la justice et la démocratie (ACJD), c’est un nombre insuffisant. D’autant plus qu’il reste encore près de six cents manifestants détenus dans les geôles du régime de Daniel Ortega.
Ces premières libérations interviennent à l’issue d’une impasse dans les pourparlers, auxquelles l'Alliance civique avait suspendu sa participation dimanche dernier. Elle réclamait au gouvernement des « preuves indiscutables » de sa volonté de négocier. La promesse du président Ortega de libérer des opposants a permis de reprendre le dialogue. Mais cette fois, sans la présence des étudiants qui réclament une libération absolue et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques.
C’est justement pour faire entendre leurs revendications qu’ils ont appelé les Nicaraguayens à sortir ce samedi dans les rues de la capitale, bravant ainsi l’interdiction de manifester imposée par le pouvoir depuis novembre dernier. La police a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’autoriserait pas cette marche de l’opposition.