Avec notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard
Fabio Schvartsman est l’un des grands patrons brésiliens qui a dirigé plusieurs multinationales basées au Brésil. Peu connu à l’étranger, il avait participé au début de l’année au Forum économique mondial de Davos. A son retour, il avait été cueilli à froid par la nouvelle de la rupture du barrage de résidus d’une mine deVale, le numéro un mondial du fer, qu’il dirige depuis deux ans.
Il avait alors tenté d’organiser la défense de l’entreprise, et de résister aux pressions. Des pressions politiques d'abord. Le vice-président de la République, le général Mourão, voulait sa tête. La police et la justice, surtout, soupçonnaient que l’entreprise était au courant des risques que présentait ce barrage, mais avait alors choisi de fermer les yeux.
Trois autres directeurs mis à l'écart
Trois autres directeurs ont également été mis à l’écart, dont Gerd Poppinga, déjà impliqué dans l’accident de Samarco, il y a trois ans, lorsque la rupture du barrage de Mariana avait causé la mort de 19 personnes et entraîné une catastrophe écologique sans précédent.
Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, est propriétaire du barrage minier de de Brumadinho, dans l'Etat de Minas Gerais, qui a lâché le 25 janvier. Un torrent de boue de déchets miniers s'était alors déversé, faisant 186 morts et 122 disparus.La majorité des victimes travaillaient dans la mine Corrego do Feijao.
→ A LIRE : [Témoignages] Rupture du barrage de Brumadinho, un mois après