De notre correspondante à La Paz,
Ce 21 février 2019 - 21F - n’est pas tout à fait comme les autres en Bolivie. 2019 est en effet une année électorale. En octobre, les Boliviens voteront pour leur futur président. Et parmi les candidats, il y aura Evo Morales, alors que les Boliviens avaient refusé cette possibilité le 21 février 2016. Evo Morales est parvenu tout de même à présenter sa candidature après une décision du tribunal constitutionnel fin 2017.
Le tribunal électoral a ensuite accepté son inscription comme candidat en décembre 2018. Et la boucle est bouclée en janvier de cette année, avec les toutes premières primaires du pays, voulues par le gouvernement alors que les différents partis n’ont tous qu’un seul binôme président / vice-président. Mais pour beaucoup, ces primaires ont été une manière pour Evo Morales de légitimer sa candidature très contestée.
Le 21 février, un rendez-vous de l'opposition
Par rapport aux années précédentes, on sent tout de même moins d’effervescence, peut-être justement en raison de cette accumulation de décisions, d’élections primaires, et donc il y a une certaine résignation : malgré le vote, malgré les manifestations, qui se sont même parfois terminées en violence, Evo Morales se représente.
Si aujourd’hui on ne vivra peut-être pas les habituels blocages qui paralysent les grandes artères, les différents groupes d’opposition ont quand même lancé un appel massif à se rassembler en fin de journée dans toutes les villes boliviennes. On s’attend donc à plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues.
L'élection d'octobre 2019
Il y a neuf binômes président-vice-président en lice. Et ce qui marque le plus, à huit mois de l’élection, c’est l’absence de programme électoral. Pour le moment, la plupart des candidats expriment surtout leur opposition à Evo Morales, mais pas un mot sur d’éventuelles propositions pour le pays. C’est donc au fil des mois à venir que le choix des citoyens boliviens va se forger.
Le principal opposant à l’actuel président, celui qui, avec Evo Morales, a le plus de chances de remporter cette présidentielle, s’appelle Carlos Mesa et il a un passé politique assez lourd : il a été vice-président d’un homme désormais exilé, qui a fui le pays après avoir ordonné la répression d’une manifestation, répression qui avait fait plus de 60 morts.