C'est sur le front judiciaire que Nicolas Maduro attaque les initiatives prises par son rival Juan Guaido. Le Tribunal suprême de justice, acquis au gouvernement, va engager des poursuites pénales contre 15 dirigeants de PDVSA et de ses filiales aux Etats-Unis, nommés la veille par l'Assemblée nationale contrôlée par l'opposition.
Il s'agissait, selon Juan Guaido, avec ces nominations de faire « un pas pour la reconstruction de PDVSA ». Ces nouveaux dirigeants présentés par le président autoproclamé par intérim comme « compétents », sans « affiliation politique » et qui ne sont pas « impliqués dans des scandales de corruption », seront poursuivis par le Tribunal suprême de justice pour « usurpation », « corruption », « délinquance en bande organisée » et « terrorisme ». Le Tribunal considère comme illégitimes les décisions de l'Assemblée. Une enquête a été ouverte pour usurpation de pouvoir.
Une autre enquête vise les ambassadeurs désignés par les parlementaires dans une dizaine de pays qui ont reconnu Juan Guaido, notamment les Etats-Unis. Les enjeux sont évidemment colossaux. Sur le plan économique, PDVSA malgré sa dette abyssale et les sanctions américaines demeure le pilier de l'économie du pays: le pétrole finance 96 % du budget national. Faire main basse sur les actifs pétroliers permettrait aux opposants d'asphyxier le régime Maduro.