A la Une: Crise en Haïti, Jovenel Moïse sort de son silence, la rue ne se calme pas

Après une semaine de manifestations violentes, le président haïtien Jovenel Moïse est sorti jeudi soir de son silence. Déclarant qu’il ne quittera pas le pouvoir, comme le réclame l’opposition politique haïtienne, le chef de l’État a dit qu’il ne laisserait « pas le pays aux mains des gangs armés et des trafiquants de drogue ».

« Immédiatement après le discours de Jovenel Moïse (diffusé sur la télévision publique TNH, ndlr.) les réactions de colère ont été enregistrées dans plusieurs quartiers du centre de Port-au-Prince » ainsi que dans d’autres villes du pays, rapporte aujourd’hui l’agence AlterPresse. « De nouvelles manifestations spontanées se sont déroulées et des barricades ont été à nouveau érigées, tandis que des tirs nourris ont été entendus » à travers différents quartiers de la capitale haïtienne.

AlterPresse note également que le président a attribué lors de son discours la responsabilité de l’aggravation de la crise à son Premier ministre, Jean Henry Céant, qui selon Jovenel Moïse doit donc annoncer des mesures d’urgence pour soulager la population. À en croire le Miami Herald, les tensions entre le chef de l’État et le chef du gouvernement sont palpables. Jacqueline Charles, la correspondante du journal à Port-au-Prince, écrivait hier soir sur Twitter : « Je viens à l’instant de parler personnellement au Premier ministre Jean Henry Céant qui confirme être sous pression du palais présidentiel pour démissionner. "Je ne démissionnerai pas", a-t-il dit », selon Jacqueline Charles.

Donald Trump décrétera l’urgence nationale pour obtenir son mur

Aux États-Unis, une nouvelle paralysie partielle de l’administration fédérale devrait être évitée. La Maison Blanche a annoncé son intention de signer la loi budgétaire adoptée par le Congrès. Mais pour obtenir les 5,7 milliards de dollars destinés à construire son mur, le président a fait savoir qu’il entendait décréter l’urgence nationale à la frontière.

L’urgence nationale n’a pas encore été officiellement décrétée. Mais la simple annonce de l’annonce a suffi pour mettre les journaux outre-Atlantique vent debout : « Le président décide qu’il est plus important de remplir une promesse de campagne que de respecter la séparation des pouvoirs », s’insurge le New York Times. « Donald Trump s’apprête à abuser de son pouvoir à déclarer l’état d’urgence », estime de son côté le Wall Street Journal.

Le Houston Chronicle explique : « Depuis 1979, l’urgence nationale a été décrétée 58 fois par les prédécesseurs de l’actuel locataire de la Maison Blanche. Ils répondaient ainsi aux attentats du 11-Septembre, à une pandémie de grippe ou à des transactions nuisibles au processus de paix au Moyen-Orient. Si les présidents américains ont décrété l’urgence nationale, c’était pour protéger la démocratie. Donald Trump pourrait être le premier à le faire pour saper la démocratie - sur notre propre sol. S’il utilise la loi sur les urgences nationales pour obtenir son mur, ce sera pour sauver la face et non pour sauver des vies » soulève le journal du Texas.

Nombreux sont ce matin les Américains qui estiment justement que la situation à la frontière avec le Mexique ne constitue pas un risque pour leur sécurité. C’est ce qu’estime en tout cas USA Today qui prévient : « Les républicains vont amèrement regretter le précédent créé par cette urgence nationale de Trump. Il n’est pas difficile d’imaginer que de futurs présidents démocrates déclarent de telles urgences pour lutter contre la violence par armes à feu, l’immigration, le changement climatique, les coûts médicaux et d’autres causes de la gauche ». « Il est vrai que nous avons une urgence nationale. Et cette urgence s’appelle Donald Trump », conclut amèrement l’éditorialiste du Washington Post.

Promesses de cent mille dollars pour l’aide humanitaire au Venezuela

Ce jeudi 14 février, une conférence sur l’assistance humanitaire au Venezuela a eu lieu à Washington. Cette conférence a été organisée par l’OEA, l’Organisation des États américains. Selon David Smolansky, coordinateur de l’opposition vénézuélienne d’un groupe de travail auprès de l’OEA sur les migrants du Venezuela, 25 pays ont promis lors de cette conférence 100 millions de dollars, rapporte aujourd’hui El Nacional. « Ces fonds iront directement à des centres de collecte d’aide humanitaire installés près des frontières du Venezuela, au Brésil, en Colombie et sur l’île néerlandaise de Curaçao ».

Le chef de la diplomatie vénézuélienne rencontre l'émissaire américain pour le Venezuela

Pendant ce temps, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères était à New York. Au siège des Nations unies, Jorge Arreaza a annoncé la création d’un groupe de 50 pays qui travailleront sur une stratégie pour assurer « la paix du peuple vénézuélien », rapporte de son côté Ultimas Noticias.

Le président Nicolas Maduro a quant à lui révélé dans une interview publiée aujourd’hui par l’agence AP que le chef de la diplomatie vénézuélienne a rencontré à deux reprises l’envoyé spécial américain pour le Venezuela, Elliott Abrams. Selon un haut responsable américain, qui s’exprime sous couvert d’anonymat, l’administration Trump est « disposée à rencontrer d’anciens responsables vénézuéliens, y compris Nicolas Maduro lui-même, pour discuter de leurs plans de départ », écrit AP.

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