Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
C'est l'autre affiche du Super Bowl, la finale du championnat de football américain : le spectacle musical offert à la mi-temps. Les plus grands artistes s’y sont produits et certains shows ont parfois fait jaser, comme lorsque Justin Timberlake a dévoilé un sein de Janet Jackson en 2004. Mais cette année, la polémique a déjà éclaté depuis plusieurs semaines.
En cause, la participation du groupe Maroon 5. Non pas en raison de sa qualité, mais parce qu'il a accepté l'invitation à animer la mi-temps. Car depuis trois ans, la ligue de football américain est engluée dans une controverse raciale et certains auraient aimé que les artistes boycottent l’événement.
Tout a commence à l'été 2016, lorsque Colin Kaepernick, le célèbre quaterback des San Francisco 49ers, a posé un genou à terre pendant l'hymne national américain joué avant le match pour protester contre les violences policières dont sont victimes les Noirs. Son geste avait très largement divisé. Repris par d’autres joueurs, il avait été violemment dénoncé par Donald Trump, mais aussi par les dirigeants de la ligue.
Depuis, la polémique n’a jamais cessé. Aujourd’hui, aucune équipe ne veut engager Colin Kaepernick et beaucoup dénoncent le racisme latent au sein du sport numéro 1 aux Etats-Unis. C’est pourquoi de nombreux artistes ont refusé de se produire à la mi-temps de ce Super Bowl. Malgré une audience garantie de 100 millions de personnes, Rihanna, Pink ou Cardi B auraient dit non, et c’est donc Maroon 5 qui sera au centre du terrain ce soir pendant une dizaine de minutes.
Maroon 5 est un groupe de pop-rock essentiellement blanc, mais la ligue a quand même réussi à attirer deux chanteurs afro-américains pour les accompagner : Travis Scott et surtout Big Boi, du duo Outkast. C’est important car ce dernier est originaire de Georgie, et Atlanta, là où se joue le match, est une ville à majorité noire.